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Résultats de l’étude de la GNSO sur l’utilisation malveillante des services de confidentialité ou de proxy du Whois

17 septembre 2013
Par

par Mary Wong, directrice principale des politiques

C’est avec grand enthousiasme que je partage avec vous un certain nombre de constats préliminaires issus d’une étude sur le Whois commanditée par le Conseil de la GNSO, de grand intérêt pour la communauté de l’ICANN. Cette étude – qui figure parmi d’autres commanditées par le Conseil de la GNSO pour examiner différents aspects du système de Whois – avait pour but de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse selon laquelle : « un pourcentage significatif des noms de domaine utilisés pour mener des activités illégales ou nuisibles sur Internet sont enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy dans le but de cacher l’identité des auteurs ».

En 2012, l’ICANN a choisi le laboratoire britannique National Physical Laboratory (NPL), dirigé par le Dr. Richard Clayton, de l’Université de Cambridge, pour mener à bien cette recherche.  Aux fins de l’étude, la phrase « illégales ou nuisibles » décrit uniquement les activités en ligne qui enfreignent des lois pénales ou civiles, ou qui portent préjudice à leurs cibles (destinataires de courriers électroniques ou visiteurs de sites Web). L’évantail de ces activités en ligne comprend, entre autres, les communications commerciales non sollicitées par courrier électronique (« spam »), le cybersquattage, le hameçonnage, l’hébergement d’images d’abus sexuel sur des mineurs, la fraude au paiement à l’avance (connue aussi en anglais comme les « 411 scams ») et la vente en ligne de produits pharmaceutiques contrefaits. Le laboratoire NPL s’est vu confier la mission de recueillir un échantillon représentatif d’incidents illégaux ou nuisibles dans les cinq gTLD les plus importants –.biz, .com, .info, .net et .org – afin de mesurer la fréquence à laquelle les services de proxy ou de confidentialité sont utilisés à des fins malveillantes par les fraudeurs (présumés ou confirmés).

Une étude préalable, commanditée par l’ICANN et menée par NORC à l’Université de Chicago, avait conclu que 20% des domaines enregistrés dans les cinq gTLD les plus importants utilisaient des services de confidentialité ou de proxy. L’étude plus détaillée du NPL sur l’utilisation des services de confidentialité et de proxy dans les cinq gTLD les plus importants constate une utilisation statistiquement significative, au-dessus de la moyenne, des services de proxy et de confidentialité par les noms de domaine engagés dans des activités illégales ou nuisibles en ligne. Plus particulièrement, le NPL s’est penché sur cet aspect de l’étude en creusant deux pistes qui ont permis d’obtenir des informations complémentaires très utiles. Tout d’abord, le NPL a étudié le taux d’utilisation des services de confidentialité et de proxy par des noms de domaine correspondant à une sélection d’activités légales et inoffensives (par exemple, des banques et des pharmacies légales) et l’a comparé au taux d’utilisation de ces services par des noms de domaine utilisés à des fins illégales ou nuisibles dans ces mêmes secteurs d’activité. Deuxièmement, l’équipe a également examiné les informations figurant dans le WHOIS des registrants de noms de domaine qui n’avaient pas recours à des services de confidentialité ou de proxy, afin de déterminer s’ils pouvaient en fait être contactés à des numéros de téléphone apparemment valables.

Vous trouverez ci-dessous un certain nombre de constats clé susceptibles d’intéresser la communauté de l’ICANN. Veuillez toutefois noter que ces chiffres doivent être considérés dans le cadre du cahier de charges de l’étude (voir http://gnso.icann.org/issues/whois/whois-proxy-abuse-study-18may10-en.pdf [PDF, 321 KB]) ainsi que des conditions et des limitations décrites par NPL dans l’étude complète. Parmi les résultats obtenus par NPL on retrouve :

  • 55% des pharmacies illégales échantillonnées utilisaient des noms de domaines enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy ;
  • 46% des cas échantillonnés de fraude au paiement à l’avance utilisaient des noms de domaines enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy ;
  • 28% des sites Web échantillonnés hébergeant des images illégales d’abus sexuel sur des mineurs utilisaient des noms de domaine enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy.
  • Par contre, uniquement 9% des pharmacies légales et 13% des cabinets d’avocats étudiés par NPL avaient recours à des services de confidentialité ou de proxy ; d’autre part, 44% des sites Web légaux hébergeant des contenus pour adultes et 28% des banques légitimes étudiées par NPL utilisaient des noms de domaine enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy ;
  • En ce qui concerne les noms de domaine utilisés pour des activités illégales ou nuisibles n’ayant pas été enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy, un pourcentage extrêmement faible des appels réalisés aux numéros de téléphone renseignés dans le Whois (issus d’une liste contenant les numéros les plus susceptibles d’être valables) a reçu une réponse. Les registrants de domaines apparemment légaux et inoffensifs n’ont pas pu être contactés dans 25-55% des cas, mais le taux grimpe à 83-93% pour les domaines engagés dans des activités illégales ou nuisibles.

Sur la base de ces constats, le NPL a pu conclure que l’hypothèse de l’étude est vraie et que le pourcentage de noms de domaine ayant été enregistrés par le biais de services de confidentialité ou de proxy utilisés pour des activités illégales ou nuisibles sur Internet est significativement plus élevé que ceux utilisés pour des activités légales en ligne. L’étude a également constaté que les résultats étaient cohérents, indépendamment de la méthode utilisée pour éviter de fournir des informations de contact valables.

J’espère que vous aurez l’occasion de lire l’étude complète une fois qu’elle sera publiée (bientôt) et que vous pourrez nous faire parvenir vos commentaires. Veillez aussi à assister au séminaire Web qui sera organisé au moment de la publication de l’étude avec le Dr. Clayton et ses collègues, où ils présenteront et discuteront les résultats avec la communauté de l’ICANN.

Authors

Mary Wong

Mary Wong

Vice President, Strategic Policy Management